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    Bonjour mon ami. Je sais que je t’ai délaissé depuis un bon moment, mais je n’avais pas le courage de venir te raconter les « sales journées » que j’ai passé depuis le mois de février….

    Mais maintenant ma vie va redevenir un peu plus calme et agréable.

    Tu te rappelles sans doute qu’il y a juste un an, notre ami du village faisait son premier séjour a l’hôpital. Depuis il a enchaîné les jours à la maison et ceux a l’hôpital avec des examens divers et multiples.

     Puis au mois de février les résultats définitifs sont tombés : cancer de la moelle osseuse. Puis le parcours habituel dans ce cas : chimiothérapie. Succession de séjours a la maison et a l’hôpital.

    Le grand homme de près de deux mètres et de 115kg a fondu à une vitesse incroyable.  Deux mois plus tard il avait perdu près de 30kg. Je suis allée le plus souvent possible a l’hôpital avec ma copine car je ne pouvais pas la laisser affronter cette épreuve toute seule. Elle me demandait d’aller avec elle et je ne pouvais pas lui dire non. Donc quatre a cinq fois pas semaine j’ai passé les après midi avec eux dans cette chambre surchauffée. Le pauvre homme a  beaucoup souffert de divers maux : jambes très chaudes et très rouges (nous lui passions des glaçons enrobés dans une serviette pendant plusieurs heures pour le soulager un peu mais les glaçons fondaient comme neige au soleil) , vomissements à n’en plus finir, toux à s’arracher les poumons, douleurs dans les bras, dans les jambes et surtout dans le dos. Aucune position ne lui convenait, etc. etc. Après la première série de chimio il a perdu toutes ses défenses immunitaires et fait une leucémie foudroyante. Re-chimio( une nouvelle) mais le résultat a été désastreux.

    Au mois de février le médecin a dit à sa femme : « je suis désolé mais je ne peux plus rien faire d’autre que de soulager ses douleurs, il faudra étre courageuse, Madame ». Donc depuis six mois nous savions que la fin était proche. Mon mari et moi avons fait tout ce que nous avons pu pour soutenir mon amie et surtout de l’accompagner à l’hôpital le maximum de fois possible mais nous avions notre vie aussi et je n’avais pas le temps et surtout pas l’envie de venir te raconter ces tristes moments. Il nous a quitté le 18 août et c’est un soulagement pour lui et aussi pour nous. C’est la première fois que j’accompagne quelqu’un jusqu'à la fin de sa vie et je ne l’oublierais jamais. C’est vraiment inhumain de laisser quelqu’un mourir à petit feu et même si les soins palliatifs sont administrés pour soulager le malade, la souffrance morale est toujours là !

    Voilà, j’ai soulagé mon cœur ! Merci de m’avoir écouté !

    Ma vie a repris son cours presque normal. Mon mari a repris le boulot. Coralie va à l’école. Elle supporte bien ses lunettes et elle aime l’école « pour jouer avec les copines ». Je garde Alicia quelques jours par semaine jusqu'à ce que sa nouvelle nourrice soit disponible (en principe a la fin du mois). La routine, quoi ! Mais la routine a vraiment du bon quelquefois.