Cet après-midi, quand mon mari est rentré du boulot il avait sa tête des mauvais jours.
Il a commencé à me parler de son travail, des "cons" qui ne comprennent rien, de ceux qui ne veulent "rien foutre", j'en passe, et des meilleurs....
Alors j'ai prétexté une course à faire et je suis partie. J'ai roulé au hasard, sans but précis. Je me suis retrouvé sur une belle départementale bien droite et large, avec très peu de circulation. "Les grosses têtes" racontaient des blagues et le moteur ronronnait. J'ai posé ma tête sur le repose-tête et j'ai acceléré. 110.....120.....130....
J'aurais voulu m'envoler....
J'aurais aimer voir le monde d'en haut....
Où partir!
N'importe où!
Recommencer, ou plutot continuer, ma vie avec des perspectives différentes. Avec d'autres personnes, avec des inconnu(e)s qui ne connaitraient rien de ma vie et moi rien d'eux.
Là où personne n'attendrai quelque chose de moi et moi rien de personne.
Je voudrais refermer le livre de cette vie-là et en commencer un autre, découvrir une autre manière de vivre.
D'autres horizons..
Mais la voiture est restée sur la route, indifférente a mes états d'ames, juste obéissante a mon pied qui se faisait de plus en plus lourd sur l'accélérateur.
Je ne sais pas combien de temps a durer mon "dijonctage", je ne sais pas non plus par où je suis passée, mais je me suis retrouvée a plus de 25km de chez moi.
Je me suis arrété dans un petit bar-épicerie, j'ai bu un perrier-citron, j'ai acheté quelques courses et je suis rentrée a la maison, retrouver ma routine.
Mon mari n'était pas là. Il étais chez un ami. Il m'avait dit qu'il irait quand je suis partie.
Il ne sait donc pas que ma sortie a durée presque deux heures et c'est tant mieux.
Je n'aurais pas su répondre s'il m'avait demandé ce que j'avais fait pendant tout ce temps.